Adopté en 2015 par les Etats membres des Nations Unies, l’Agenda 2030 représente la nouvelle feuille de route pour « éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous ». Afin que ses 17 Objectifs de développement durable soient atteints d’ici 12 ans, « chacun doit faire sa part » selon les Nations Unies, « les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les personnes comme vous ».
Alors que le gouvernement luxembourgeois est en train de travailler sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030 au et par le Luxembourg, nous avons décidé, dans le cadre de ce numéro du Brennpunkt, de mettre la lumière sur les défis qui se présentent dans ce contexte tant au Grand-Duché que dans les pays du Sud.
Défis qui découlent, d’une part, de certaines faiblesses de l’Agenda : des objectifs jugés trop vagues et parfois en contradiction les uns avec les autres; un agenda qui ne s’attaque pas aux problèmes économiques qui génèrent la pauvreté; un focus trop important sur le développement économique.
Défis qui sont liés, d’autre part, au choix des champs d’intervention par les Etats et à la cohérence avec les engagements déjà pris par ces derniers dans le cadre d’autres instruments internationaux ou des politiques nationales existantes.
La question se pose aussi quant au rôle à jouer par la société civile. A travers les articles de ce dossier nous montrerons comment les acteurs dans différents pays s’approprient ou…pas la mise en œuvre de l’Agenda.
Enfin, à l’heure de la mise en œuvre, la question du financement devient essentielle. Selon les estimations de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les pays en développement feraient face à un déficit annuel estimé à 2500 milliards de dollars pour réaliser les ODD.
D’où l’intérêt grandissant des gouvernements envers la mobilisation du secteur privé pour assurer la réalisation de l’Agenda 2030. Or, pour que les investissements privés et le développement économique contribuent de façon effective à l’atteinte des ODD, l’implication des gouvernements est également nécessaire. Ainsi, la plateforme européenne Concord a recommandé aux Etats européens de mettre en place des actions concrètes dans divers domaines stratégiques connexes: les échanges commerciaux, les investissements, les politiques fiscales, la régulation financière, la concurrence, la justice, les voies de recours et les processus de décision au sein des institutions européennes. Des prérequis indispensables pour « transformer notre monde » comme le propose le titre de l’Agenda 2030.
Loin d’être la solution miracle pour lutter contre la pauvreté et les inégalités dans le monde, c’est aux différents acteurs de s’approprier l’Agenda 2030 et d’en faire un instrument de changement positif. Et ceci vaut non seulement pour la société civile, les Etats et le secteur privé mais aussi pour chacun d’entre nous. Dans ce contexte, les efforts d’éducation à la citoyenneté mondiale sont à poursuivre et à renforcer afin de faire évoluer les comportements des citoyens en vue d’une responsabilité partagée pour l’avenir de la planète et des personnes qui la peuplent.