Édito

Le CITIM fête ses 40 ans et avec cela, le hors-série Brennpunkt Drëtt Welt prend vie pour s’attarder sur les questions communes à notre travail à l’ASTM et au CITIM. Cette édition spéciale représente un écart par rapport aux numéros habituels. Le hors-série se concentre sur un thème et vise à être accessible à un public plus large.

Une constante de notre travail, a été l’objectif de justice pour un monde plus solidaire à travers un processus implicite et explicite de décolonisation. Ce numéro est donc consacré à examiner l’appel à décoloniser. Certains articles, tels que « point brûlant », « et au Luxembourg ? » et « horizon des possibles » présentent des analyses approfondies. Le reste des articles se veut plus accessible : une observation de l’actualité mondiale, des entretiens, et même l’art de l’artiste Sozapato.

Pourquoi cet appel à décoloniser ? Il y a une urgence à trouver d’autres façons d’être dans le monde pour répondre à ce qui apparaît dans le Nord global comme la crise climatique de l’anthropocène. La plupart des mesures prises par les gouvernements et les entreprises semblent résoudre les problèmes critiques à court terme. En réalité, ces actions détériorent nos conditions de vie à long terme. Face à une telle impasse, l’appel à décoloniser est une lutte de longue date pour l’émancipation qui présente de critiques et alternatives à l’égard de notre système mondialisé, que certains nomment « capitalisme ». En y regardant de plus près, la défense de la vie repose sur ceux qui sont en première ligne avec leur appel à décoloniser dans le Sud global.

Ce numéro se concentre sur l’appel à décoloniser dans le Sud global, par et avec les peuples Autochtones. Leur appel reste indissociable de la défense de la terre et de la nature. En même temps, une telle tentative de compréhension est vaine sans regarder ce qui se passe chez nous. Ces dernières années, l’appel à décoloniser est, en effet, apparu fort et perspicace dans son objectif d’éliminer le racisme de la société au Luxembourg.

C’est un appel urgent à remettre en question notre façon d’être dans le monde. C’est un appel à l’inévitabilité de notre coexistence : la justice sociale et environnementale n’est pas une question de compassion, elle est une question de survie. L’époque, qui est appelée à tort « Anthropocène » (l’âge de l’homme), part du principe que toute l’humanité est responsable de la destruction de la Terre et ignore la vaste résistance du Sud global. Pourtant, les tambours de la destruction ont un nom et une adresse. Leur origine est ici, chez nous dans le Nord global.

version originale en anglais

Brennpunkt Drëtt Welt est édité par Action Solidarité Tiers Monde
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