Réclamons la démocratie ! De l’Inde aux États-Unis, des voix s’élèvent pour remettre en question la démocratie libérale, dénoncer les lacunes et les effets pervers de ce modèle dominant et proposer des modes de pensée et de fonctionnement alternatifs.
Si la démocratie a souvent été considérée comme une affaire des humains, les principes de liberté et de droits s’appliquent à tous les être vivants sur Terre insiste l’activiste indienne Vandana Shiva. Le concept de la démocratie de la terre met en lumière les interdépendances entres les humains et les autres espèces et la nécessité de garantir la protection et le respect des droits de tous les être vivants sur notre planète.
Les populations défavorisées en Inde subissent d’ailleurs durement les conséquences de la démocratie libérale avec l’accroissement des inégalités, la montée du fondamentalisme et les catastrophes naturelles qui ne cessent de frapper et toucher de manière très grave les plus pauvres. Il n’est donc pas étonnant de voir l’émergence de nombreuses manières alternatives d’être et de vivre en Inde.
Et si nous tournons les yeux vers l’autre côté du monde, les États-Unis, qui se proposent régulièrement d’exporter leur modèle de démocratie, nous constatons le même desavouement. A notre question « Les Etats-Unis sont-ils un pays développé ? », Thea Matthews, activiste du mouvement « Black Lives Matter » répond: « si l’on considère qu’un pays développé est un pays qui valorise et pratique la démocratie et les droits humains pour tous, la réponse est non ».
Reprenons notre voyage autour du monde et partons au nord de la Syrie, une région déchirée par les conflits armés et la violence où, malgré tout, une expérience révolutionnaire de démocratie de base est menée par le Rojava. Menacé chaque jour par Damas, Ankara et Daech, leur modèle de « communalisme » peut être caractérisé comme une démocratie radicale, écologiste, anticapitaliste, fondée sur la coexistence des cultures et la libération des femmes.
Et les citoyens dans tout cela? Ils essayent avec les peu de moyens à leur disposition de lutter pour plus de justice sociale et environnementale. Ils doivent se battre devant les tribunaux pour obtenir ce que les multinationales reçoivent sur un plateau d’argent par le biais de nombreux accords de libre-échange : la possibilité d’intenter des poursuites pour les dommages économiques causés par les impacts du changement climatique. Car dans la démocratie libérale, les multinationales, ces êtres non vivants semblent avoir plus de droits que les êtres vivants…
Pour faire vivre la démocratie, il est indispensable d’échanger avec l’autre, comme nous le rappelle Michèle Schilt du Zentrum fir Politesch Bildung. L’ASTM a ainsi décidé de lancer un cercle d’échange autour du magazine Brennpunkt Drëtt Welt appelé « Parlez Brennpunkt! » Pandémie oblige, le nombre de places seront au début limitées donc ne tardez pas à vous inscrire à la première édition dédiée à ce dossier sur la démocratie.
Dans cet élan démocratique, nous aimerions également entendre votre avis sur le magazine. A l’avant dernière page de ce numéro, vous trouverez les informations relatives à un sondage, disponible en trois langues, que nous venons de lancer afin de mieux prendre en compte vos intérêts et habitudes et lecture. Toute l’équipe du magazine Brennpunkt Drêtt Welt vous remercie déjà pour votre temps et votre fidélité!