Il y avait plus d’une cinquantaine de jeunes grévistes pour le climat à la COP cette année à Madrid. Dès le premier jour, nous nous sommes tous rassemblés pour une première réunion et tout au long des deux semaines de conférence, nous nous sommes organisés en parallèle pour mettre en place des conférences de presse, des actions au sein de la COP et échanger avec d’autres groupes clés de la lutte contre le changement climatique.
En plus, une raison essentielle pour laquelle tant de jeunes se sont rassemblés à Madrid était que cette COP était la première occasion pour des grévistes du monde entier de se retrouver. En effet, même si nous avions déjà organisé auparavant des échanges entre jeunes européens, la COP à Madrid à été le rassemblement le plus international jusqu’à présent. Par contre, la conférence a eu lieu de nouveau en Europe, et même si cela a permis qu’au dernier moment, des dizaines d’adolescents organisent leur voyage en bus ou train pour rejoindre Madrid, la jeunesse des communautés déjà affectées par la crise climatique et surtout d’Amérique Latine (où la COP aurait dû avoir lieu) ont eu plus de difficultés à participer.
Indirectement, nos rendez-vous journaliers ont surtout servi à partager nos expériences parfois très différentes et à créer des liens et des amitiés. Certains d’entre nous risquent des peines de prison pour des rassemblement pacifiques d’à peine trois personnes, d’autres ont dû tout quitter pour pouvoir survivre les sécheresses ou les famines de plus en plus fréquentes. Il y une chose qui nous réunit tous: la fatigue. Mais on continue; le mouvement des grèves pour le climat arrive à un point critique. L’année à venir, nous donnerons tout. 2020 est l’année que nous, en tant que jeunesse, et vous en tant que personnes conscientes des dangers du réchauffement climatique, ne pouvons pas laisser passer. C’est dans moins d’un an, à la COP26, que nos gouvernements devront mettre en place leurs plans de contributions nationales (NDC). C’est à dire que de notre part il faudra augmenter la pression encore d’un cran afin que les NDC soient ‘ambitieux’ – ou du moins, que les plans proposés soient en ligne avec un réchauffement climatique ne dépassant pas 1,5 degrés. 2020 aussi est l’année où les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer. Pour le moment elles augmentent encore (bien évidemment il faut qu’on prenne en compte les aspects comme la consommation et l’aviation dans nos calculs d’émissions!). C’est à dire que si en 2020 les émissions ne diminuent pas, ce sera la preuve qu’il faut sérieusement restructurer nos systèmes sociaux et économiques.
Pour nous, le fait que la COP25 fut une catastrophe n’était pas surprenant. Mais en parallèle de la conférence, nous avons renforcé notre union dans toute sa diversité et son indignation contre l’injustice pour transformer notre rage et nos craintes en solidarité et en action.