« L’heure est grave ; il faut agir ». La ritournelle se répète de COP en COP, mais la situation empire, d’année en année.
L’espoir d’un éveil des consciences post-pandémique a fait long feu.
Le Business As Usual, lui, est résilient : la déforestation reprend de plus belle, l’extraction fossile se renouvelle, la PAC consolide l’agriculture industrielle, les paradis fiscaux se réinventent et les délégations officielles se bousculent aux portes de Dubaï.
Nous vivons d’illusions : l’illusion de la dématérialisation, l’illusion de la finance verte, l’illusion spatiale, l’illusion technologique, l’illusion du « « Doing well by doing good». Ensemble, elles entretiennent l’illusion que nous pourrons résoudre l’équation impossible d’une croissance infinie dans un monde fini.
En face, il y a les « maîtres du monde », ceux qui, entourés d’armées de communicants et de lobbyistes, accumulent les richesses; leur quête de profits et de pouvoir est intarissable. Le changement climatique, qu’ils niaient jusqu’il y a peu, est devenu leur affaire. Ils en parlent avec la foi du nouveau converti mais leurs paroles sonnent faux.
Ils ont l’écoute complaisante voire complice des gouvernants, incapables de penser une alternative mais soucieux (parfois fébrilement) du soutien de la société civile, avec l’espoir de conserver celui des populations.
Puis, il y a nous. Mouvements sociaux, ONG et syndicats, front hétérogène réuni autour de la lutte pour la justice sociale et écologique. Cette lutte est un rapport de force que nous avons tout intérêt à mener dans l’unité. Et l’unité n’est pas une donnée acquise : elle se construit, dans la durée, avec la conviction de la primauté du collectif et la renonciation à certains intérêts particuliers. Elle intègre les nouvelles formes de mobilisation comme partie constitutive de la dynamique. Elle chérit son indépendance, repoussant les sirènes du pouvoir.
Au Grand-Duché comme à l’échelle mondiale, la solidarité entre les acteurs sociaux est le ferment de la résistance.
