En 1997, le Code pénal salvadorien a été réformé, établissant l’interdiction absolue de l’avortement. Depuis cette date, il est pratiquement impossible d’interrompre une grossesse légalement et en toute sécurité au Salvador : les médecins étant tenus de dénoncer les femmes qui souffrent d’urgences obstétriques, lesquelles risquent jusqu’à 30 ans d’emprisonnement.
Ainsi, les femmes salvadoriennes sont obligées de poursuivre leur grossesse, même si celle-ci est le résultat d’un viol, lorsque leur vie ou leur santé est en danger ou même lorsque des malformations graves du fœtus ont été diagnostiquées.1 Depuis 1998, plus de 190 femmes ayant subi une fausse couche ou d’autres urgences obstétriques ont été poursuivies pour avortement ou homicide aggravé. La pénalisation absolue de l’avortement touche particulièrement les femmes en situation de grande vulnérabilité : les femmes jeunes et celles vivant dans la pauvreté. Ce fut le cas de Beatriz2, la femme qui a osé parler, appeler à l’aide et dire au monde « je veux vivre ».