Le sudalisme. Ou comment sortir de la disqualification inconsciente et de l’invisibilisation des extra-occidentaux. Entretien de Jérémie Piolat

Jérémie Piolat est Docteur en Sciences politiques et sociales et anthropologue, membre du Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP, UCLouvain). Il travaille comme chargé d’études au sein de l’asbl BePax et est également professeur invité à l’UCLouvain. Il est l’auteur du Sudalisme: L’imaginaire qui nouriit le racisme (2023) et Portrait du colonialiste. L’effet boomerang de sa violence et de ses destructions (2011). En novembre dernier, il a donné une conférence dans le cadre des Lunchtalks du CITIM. Il est l’invité du podcast Anescht Liewen de l’ASTM publié en janvier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Racisme systémique, racisme structurel, racisme ordinaire, racisme décomplexé, « racisme complexé », colonialisme, colonialité, racisé, blanc, postcolonial, décolonial, etc. : préciser les différents termes et concepts incontournables et salutaires de ce que l’on nomme « l’antiracisme politique » semble relever d’une nécessité permanente. D’où provient alors la nécessité de forger un   concept ?

Effectivement tous ces termes que vous évoquez sont déjà nombreux et n’ont pas la même signification. Chacun de ces termes met en lumière une part précise des dynamiques à la fois coloniales, post- ou simplement néocoloniales existantes. Ou, si l’on préfère, ces termes participent à éclairer une part spécifique parmi d’autres de ce que l’on peut appeler la suprématie blanche[1], c’est-à-dire l’existence d’un système aux ramifications complexes privilégiant globalement les personnes considérées comme blanches, au niveau transnational, local, intercontinental et intra-européen. Le philosophe afro-américain Charles Mills[2] décrit cette réalité avec beaucoup de clarté et de précision, entre autres, dans son ouvrage Le contrat racial.

Quand je pense à la recherche dont il est question ici et que j’ai menée au sein des milieux de l’alphabétisation, et au fil de laquelle j’ai rencontré souvent des réalités que je n’avais pas complètement encore identifiées et qui m’ont donc amené à la conception de nouveaux termes. Ainsi en va-t-il de l’expression que vous citez dans votre question : « racisme complexé ». Je n’avais jamais entendu cette expression avant. J’ai été amené à la forger suite à une rencontre.

Sur mon terrain de recherche, il y avait une enseignante de Français Langue Etrangère (FLE) qui prétendait régulièrement se sentir choquée (cela se passait de 2016 à 2018 à peu près) par le « racisme décomplexé » qu’on entendait selon ses dires « désormais beaucoup plus qu’auparavant ».

Elle faisait référence à des discours particulièrement violents et méprisants, et à un racisme soutenant ouvertement des perspectives de rejet radical : arrêt de l’immigration, renvoi de nombreuses personnes migrantes et de leurs enfants dans leurs « pays d’origine » ou plutôt tout simplement loin de l’Europe. Ce que Eric Zemmour a si joliment appelé la « remigration », et dont l’autre nom est « déportation ».

Cette enseignante se plaignait donc de ce qu’elle décrivait comme « une multiplication des propos racistes décomplexés dans l’espace public ». Or, par ailleurs, étrangement, elle était, elle-même, de son côté, assez ouvertement islamophobe, et pouvait dire des femmes migrantes avec qui elle travaillait qu’elles étaient volontairement soumises et parfois même un peu simples d’esprit.

Pourtant cette enseignante n’aurait jamais supporté d’être qualifiée de raciste. Elle refusa d’ailleurs toutes mes demandes d’entretien car elle craignait que je questionne le regard qu’elle portait sur les femmes migrantes, aux manifestations duquel j’avais assisté à maintes reprises. Cette enseignante, que nous appellerons R., faisait donc preuve indéniablement d’une sorte de rejet et de mépris concernant les femmes migrantes ; rejet que l’on pouvait qualifier de « racisme », certes, mais de nature tout de même un peu différente de celui aboutissant à des projets de déportations massives, et que R. dénonçait sous le nom de « racisme décomplexé ».

Force me fût de reconnaitre que R. faisait preuve d’une sorte de racisme un peu honteux, non fier de lui-même, ni complètement conscientisé, ni complètement inconscient mais qui, quoi qu’il en soit, n’avait pas envie de s’avouer à autrui, de se reconnaître et de se laisser identifier. J’ai donc été obligé, pour décrire le phénomène, de risquer une nouvelle expression : celle de « racisme complexé ».

Il en a été de même avec un autre phénomène qui n’a cessé de se manifester durant ma recherche sur les milieux de l’alphabétisation et sur les imaginaires des enseignantes majoritairement blanches et des publics migrants. Ce phénomène, je l’ai vu à l’œuvre assez vite sur mon terrain. Il consistait en une certaine disposition des personnes blanches des associations – souvent enseignantes ou responsables d’association – à disqualifier spontanément toute réalité, pratique culturelle ou conception émanant du Sud ou d’une des parts extra-occidentales du monde.

J’ai vu cette disposition à l’œuvre dans certaines finalités associatives écrites et énonçant le public migrant non occidental et non blanc comme – à titre d’exemples – souffrant « d’emprise familiale », en nécessité d’« avoir accès à la culture », et de « se forger des outils de compréhension du monde » (je cite). Mais cette disposition ou cet imaginaire (au sens de pensée spontanée) plutôt infériorisant relatif aux Suds et au monde extra-occidental est également apparu au sein de discussions professionnelles ou informelles (durant un repas) entre enseignantes blanches ou durant différents entretiens réalisés avec ces dernières.

J’aurais pu spontanément qualifier la manifestation de ce regard dégradant sur les Suds comme relevant d’un indéniable racisme. Mais, en tant qu’anthropologue, mon travail consistait d’abord à décrire ce que je voyais, entendais, sentais sur mon terrain, dans le détail, sans le faire entrer de prime abord dans une catégorie préétablie. Cette habitude disciplinaire – à laquelle je m’efforce de rester attaché – a pour avantage, à mes yeux, de nous permettre parfois d’élargir notre vocabulaire afin de tenter de décrire et expliciter de manière synthétique la logique spécifique de ce qui nous est donné à observer et qui n’a pas encore été déjà nommée ou identifiée.

Alors que je menais mon travail de terrain, je relisais L’Orientalisme d’Edouard Saïd[3], ouvrage où ce dernier dissèque divers discours d’experts universitaires du 19ème et 20ème siècle ayant pour objet les mondes orientaux. Au terme de son analyse, Saïd en vient à constater que le but de ces discours d’académiques européens est moins de favoriser la connaissance des orients et de leur complexité que d’affirmer l’infériorité substantielle orientale vis-à-vis de l’Occident.

Je me rends compte alors qu’il m’est donné à observer sur mon terrain de recherche une dynamique disqualifiante proche de celle décrit par Saïd mais qui s’applique cette fois-ci à l’ensemble des Suds ou des parts du monde considérées et (ou) se revendiquant comme extra-occidentales : femmes et hommes maghrébins, arabes ou sub-sahariens, musulmans asiatiques ou africains, peuples sud-américains, rroms. Et assez logiquement, je donne à cette dynamique observée le nom de « sudalisme ».

Le sudalisme est une part et un moment précis de la défiguration raciale discursive qu’il s’agit de pouvoir analyser dans le détail de sa spécificité. Et sa spécificité est d’attaquer les personnes non blanches et extra-occidentales par le biais de leur culture ou plutôt l’idée que l’on s’en fait.

Partons du principe que le terme de « racisme » – non au sens ordinaire ou systémique du terme mais au sens ouvertement offensif ou dit « primaire »[4] – désigne un ensemble d’actes et de discours de violence volontaires – au service officiel de la suprématie blanche – ayant pour objet le corps des personnes non blanches. Le sudalisme, lui, pourrait être alors défini comme une forme de discrimination ayant pour objet la culture d’abord – et non le corps – des personnes ciblées.

Par ailleurs, quand on prend le temps de disséquer un discours sudaliste – c’est-à-dire disqualifiant tels réalité ou savoir venus des Suds – l’on s’aperçoit qu’il se vit, aux yeux de ceux qui portent, comme une expertise culturelle poussée et indiscutable sur les Suds et leurs prétendus retards, leur archaïsme et leurs déficiences mentalitaires et intellectuelles.

On nous parlera ainsi, entre autres, (je cite) de « femmes ou jeunes filles musulmanes maltraitées par leurs hommes » ou « superstitieuses », « archaïques » et « plus soumises que les femmes blanches ». On nous parlera également d’« hommes noirs ou arabes plus sexistes que les hommes blancs », d’« Africains plus habitués que les Occidentaux à la violence, à la guerre et au sang », d’« Asiatiques travailleurs et obséquieux », de « femmes noires plus résistantes à la douleur durant l’accouchement »[5], de dealers marocains capables d’égorger des nouveau-nés dont le père a osé « balancé »[6]. Et ses propos ne seront pas vécus ou affirmés par ceux qui les tiennent comme des opinions ou des a priori mais comme des vérités tellement certaines que la demande de leur démonstration peut être perçue comme complètement inutile voire même insultante.

Le sudalisme, de par l’ensemble de ses divers et infinis discours disqualifiants se vivant comme des expertises, participe à justifier et à rendre supportable le racisme au sens systémique du terme ; c’est-à-dire les discriminations pouvant être vécues par les personnes non blanches en vertu de leur non blanchité, au fil de leur expérience des différentes sphères des sociétés d’Europe de l’Ouest : justice, santé[7], milieu scolaire, milieu artistique, police, ou encore lors de la recherche d’un logement.

D’autre part, le sudalisme prépare également à mieux accepter les manifestations de racisme plus ouvertement offensives et assumées[8] relevant d’une volonté ouverte et déclarée de maltraiter les personnes désignées comme non blanches : insultes, agressions physiques, meurtres, projets de déportation, préférence nationale assumée.

Le sudalisme, du fait qu’il s’attaque à la culture et non au corps des personnes non blanches, semble au premier abord moins offensif et plus acceptable qu’un discours raciste. Il circule donc plus facilement et rencontre moins de barrières. A force de nous faire entendre comme s’il s’agissait d’une évidence que les non blancs seraient culturellement en retard, archaïques, plus sexistes et violents que « nous », le sudalisme nous rend habituel et normalise le dénigrement systématique des populations non blanches et non occidentales, et participe à amoindrir à nos yeux l’importance de leur existence.

 

 Le titre de votre livre soutient la thèse que le racisme est en fait une conséquence du sudalisme sous-jacent – soit une disposition inconsciente à ignorer et disqualifier toutes réalités et tous savoirs provenant des Suds ou des mondes extra-occidentaux. Pourriez-vous élaborer ce constat ?

Je dirai plutôt qu’à l’origine le racisme, la justification discursive puis idéologique des colonisations et de l’esclavage des Africains, instaure une vision du monde qui ne peut qu’aboutir, entre autres, au dénigrement des cultures des colonisés et esclavagisés. Et, au-delà, les théories qui vont soutenir les colonisations vont s’attaquer au corps même des colonisés, en les déshumanisant ou les sous-humanisant. En revanche, une fois que le racisme en tant qu’idéologie devient officiellement et institutionnellement irrecevable dans les sociétés européennes – en dépit de son existence en tant que réalité matérielle – la disqualification des cultures extra-occidentales que j’appelle « sudalisme », elle, demeure et poursuit le travail de dégradation. Et, comme dit plus haut, elle va participer à rendre plus supportable le racisme structurel et également le surgissement de nouveaux discours racistes radicaux. Ainsi la tolérance médiatique puis politique accordée à Zemmour en France est, à mes yeux, une des conséquences parmi d’autres des discours sudalistes qui n’ont jamais cessé de circuler en Europe après les indépendances.

Je le répète : le sudalisme attaque par la culture. Mais cette attaque par la culture finit parfois par stigmatiser et impacter progressivement le corps même des cibles de cet imaginaire. Ainsi l’association typique du sudalisme entre arabes, musulmans, terroristes, barbares et sauvages, – si en vogue et banale en Europe de l’Ouest – a participé à nous rendre plus supportable la mort de 30 000 Palestiniens dont un tiers d’enfants depuis le commencement des bombardements de Gaza. Rappelons qu’un dignitaire israélien a qualifié les Gazaouites d’« animaux » avant même le début des bombardements et du nettoyage ethnique qui dure à l’heure qu’il est depuis trois mois. On voit là le glissement entre la dégradation de la culture des colonisés et la dégradation de leurs corps.

 

Votre thèse est une ethnographie réalisée au sein du milieu associatif bruxellois d’alphabétisation des migrant.e.s. Vous montrez au fil des pages que ces derniers, principalement extra-occidentaux, africain.e.s et arabes, sont très souvent considéré.e.s comme manquant d’éducation, de culture, de savoirs et de connaissances propres. Pourriez- vous nous expliquer plus en détail votre approche et la composition de votre travail ethnographique ? 

Mon approche consiste essentiellement, au départ, à pratiquer l’observation participante en m’intégrant à différents moments importants de mon terrain : en l’occurrence des cours de FLE (où j’intervenais tout en observant en tant qu’assistant du ou de la professeur.e), des réunions d’équipes associatives, des réunions plus informelles (repas, fêtes de fin d’année), mais aussi des ateliers ethnographiques de réflexion et d’écriture que j’ai organisés avec différentes femmes migrantes et d’où sont sortis un certain nombre de textes parlant, entre autres, du rapport de ces femmes à l’éducation des enfants de leurs plus jeune âge à l’adolescence, à la famille, au temps, au racisme multiforme, à l’exil, à la mort, à la souffrance et au pouvoir de changer cette dernière en puissance. J’ai également mené une dizaine d’entretiens avec des personnes migrantes et des enseignantes euro-descendantes et parfois descendantes de migrants.

 

Est-ce que votre concept du « sudalisme » peut ou doit être vu en référence au concept d’orientalisme d’Edward Saïd? Et si oui, qu’est-ce qu’ils ont en commun ?

Oui, bien sûr. Mais le sudalisme n’est pas qu’un orientalisme élargi à l’ensemble des Suds. Il implique en tant que concept un mode spécifique d’identification et de visibilisation de certains processus. Notamment cette idée d’une dégradation de certains groupes sociaux non blancs par le biais de la culture de ces derniers. D’un autre côté, l’orientalisme qu’a analysé Saïd émanait de textes et d’études composés par des académiques. Je ne suis pas parti de discours académiques mais de discours associatifs, de travailleurs associatifs, professeurs, responsables pédagogiques, responsables d’association, etc… Certains des discours associatifs, notamment ceux écrits et énonçant les finalités de différentes associations, ont pu être composés en partie par des académiques, mais je n’en suis pas sûr. Je me suis pour l’instant donc surtout intéressé à des discours sudalistes non académiques se rencontrant dans l’associatif, mais aussi dans différents médias à forte audience, dans différents films et séries, pièces de théâtre, ou encore, en famille ou dans des cafés ou des fêtes.

Ceci étant dit, le sudalisme peut évidemment exister aussi dans l’académie comme dans n’importe quelle autre part des sociétés occidentales. Mais ceci est une autre histoire et demanderait un développement à part entière. Disons, rapidement, que, parfois, dans les milieux académiques, par écrit ou à l’oral, lors d’échanges formels ou plus informels, peuvent s’instaurer certaines manières de parler de différentes habitudes ou traits comportementaux de tel ou tel autre groupe social extra-occidental que l’on va énoncer comme problématiques et liés à la culture en oubliant de les – et de nous – contextualiser historiquement et politiquement.

 

Comment est-ce que dans un milieu pavé de bonnes intentions, notamment le milieu associatif, le sudalisme peut nous habiter et nous amener à inférioriser et à nourrir, malgré nous, les discriminations raciales. Est-ce que tous les milieux partagent les mêmes risques ?

Oui tous les milieux partagent les mêmes risques d’entretenir la dévalorisation et la défiguration raciale par la culture : le cinéma, les séries, les musées, les grands médias, les discours politiques, les hôpitaux, les administrations en tout genre. Certaines parts des milieux dits de l’alphabétisation sont peut-être les lieux où ces risques sont le moins partagés. Il est d’autant plus surprenant que l’on retrouve en leur sein des discours disqualifiants les extra-occidentaux dont une large part du public associatif est composée. Et la question se pose : si même en ces lieux où migrants et blancs euro-ancrés se fréquentent, le regard sur les cultures non occidentales évolue assez peu, qu’en est-il ailleurs ?

 

Sur invitation du CITIM et de l’ASTM vous avez été invité au Luxembourg en novembre dernier pour un lunch-talk et un atelier-échange. Y a-t-il eu une remarque ou une question qui vous a particulièrement marqué ? Quelles étaient les réactions à vos idées par le public ?

J’ai rencontré une grande ouverture, une grande empathie et une grande curiosité. Ce qui m’a marqué c’est le fait que les questions qui m’ont été posées m’ont invité à clarifier la spécificité et éventuellement l’intérêt du concept de sudalisme et du phénomène qu’il est censé décrire. C’est au fil de ce genre de rencontres depuis la sortie du livre et durant les formations sur le sudalisme que je donne pour Bepax asbl, que j’arrive à saisir aujourd’hui les conséquences des discours sudalistes : une préparation discrète mais ininterrompue aux assauts racistes présents et futurs les plus violents et radicaux.

 


Notes :

[1] Le terme « suprématie blanche » ne désigne pas un courant idéologique mais un état de fait où une part structurelle des hiérarchies sociales est définie par le degré de proximité des différents groupes sociaux et des individus avec la blanchité, soit avec le fait de pouvoir être considéré comme blanc, par son nom, son ascendance, son apparence physique.  

L’on peut, selon moi, faire la différence entre ce que l’on appelle la « suprématie blanche » de fait (racisme systémique) – et ses violences spécifiques indéniables – et le suprématisme blanc, soit la volonté d’inscrire dans la loi et officiellement le bien-fondé de l’infériorisation et de la maltraitance – dénigrement, exclusion sociale, violence, déportation et pourquoi pas meurtre – des désignés comme non blancs.

[2] Mills, C.W.,  Le contrat racial, éditions Mémoire d’encrier, France, 2023 {1997}, p. 33 ; p.68. 

[3] SAÏD, E..,  L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, op. cit., Seuil, Paris, 1980, p. 23, 35, 46, 50.

[4] « Racisme primaire » est actuellement l’expression la plus souvent utilisée pour désigner le racisme de l’extrême droite. Cette expression peut nous inviter à nous demander si le racisme institutionnel et structurel, en dépit de sa part de violence raciale spectaculaire, devrait être qualifié de « racisme secondaire ».

[5] Ces propos m’ont été rapportés par une chercheuse en sociologie en 2022 qui réalisait une enquête dans le milieu hospitalier du Sud-Ouest de la France. Ils émanaient d’un gynécologue obstétricien blanc que son discours avait conduit à ne jamais utiliser de péridurale pour les femmes africaines ou identifiées comme telles lorsqu’elles accouchaient. 

[6] C’est ce que met en scène la fiction cinématographique Overdose réalisée par le cinéaste policier français, Oliver Marshal au nom de famille si bien assorti à son parcours.

[7] Je pense notamment au mythe du « syndrome méditerranéen » susceptible de tuer des patients racisés. Ce mythe a été décrit et analysé notamment par Marc Loriol, Valérie Boussard, Sandrine Caroly, dans leur article « Discrimination ethnique et rapport au public : une comparaison interprofessionnelle », HAL open science, 2010, pp.298-323. https://shs.hal.science/halshs-00515968/document (consulté le 1 février 2024).

[8] Ces manifestations ne sont pas que le fait des suprématistes blancs et des extrêmes droites. Elles peuvent être également vues comme des moments paroxystiques et inévitables du racisme systémique. Voir les violences policières en France et en Belgique. À titre d’exemple cette liste édifiante établie par l’observatoire des violences policières en Belgique : https://obspol.be/les-victimes/  (consulté le 1 février 2024).

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