Du 30 novembre au 12 décembre se tenait à Dubaï, aux Émirats arabes unis, la 28ème session de la Conférence des Parties (COP28). Les COP se succèdent et les phénomènes extrêmes liés au changement climatique s’enchaînent et s’intensifient. Le besoin de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (près de 50% d’ici 2030) se confirme chaque année et, plus le temps passe, plus il est nécessaire d’agir rapidement.
Alors que les discussions piétinent, que les COP se clôturent immanquablement par des « avancées » nettement insuffisantes au regard des enjeux, se développe en parallèle le business florissant des compensations carbone. Même si, ou peut-être, parce que les instances internationales et les États tardent à réglementer ce marché, ses acteurs redoublent d’activisme et d’initiatives pour s’assurer leur part du gâteau. Leur tâche est facilitée par l’existence d’une forte demande, résultat des besoins de marketing climatique des grandes entreprises, des exigences de la bonne conscience des populations aisées non disposées à renoncer à leur mode de vie impérial et de l’incapacité des États à réduire de manière significative et absolue leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les COP, en plus d’être des moments de négociations inter-gouvernementales, sont aussi de grands « salons » où se négocient des affaires. Certaines ONG, environnementales ou de développement, n’hésitent pas à participer au grand marchandage et cherchent à tirer avantage des mécanismes de compensations carbone.