Dans le cadre d’un entretien croisé, nous présentons quatre points de vue différents de personnes actives au sein de mouvements/organisations réclamant la justice climatique au Luxembourg. Les personnes viennent d‘horizons, de nationalités et de positions différents.
Actuellement, les mobilisations sociales sont menées en grande partie par les jeunes avec un appel clair d‘urgence et une demande de soutien de la part de la société dans son ensemble. Les ONG et autres organisations répondent avec un sens de la sobriété et de l‘expérience. Cette dynamique entre les jeunes générations et les ONG se développe au-delà du Luxembourg.
Michelle Barthel est une jeune activiste de Youth for Climate (YFC). Elle a joué un rôle essentiel dans l‘organisation générale et la communication de YFC, ainsi que dans la mise en place des équipes de premiers soins.
Brice Montagne était le porte-parole de Rise for Climate Luxembourg. Il a ensuite commencé à mobiliser YFC et Extinction Rebellion Luxembourg. Il a motivé des personnes au Luxembourg et à l‘étranger à devenir politiquement actives.
Dietmar Mirkes fait partie de l‘ASTM/Klima Bündnis et Votum Klima. Il a une longue expérience sur la scène des ONG luxembourgeoises. Il a mené le combat pour la ratification de la Convention 169 de l‘OIT par le Luxembourg, un pas important vers la justice sociale et climatique.
Delphine Dethier de CELL (Centre for Ecological Learning Luxembourg) travaille sur des initiatives innovantes pour développer la prise de conscience et le dialogue au sein de la société vers la transition écologique.

Depuis 2018, plusieurs mouvements sociaux et citoyens ont vu le jour se mobilisant pour le climat et la justice sociale. De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que les deux vont de pair. Quel est votre avis ? Comment ces causes s’inscrivent-elles dans votre objectif global?

Barthel: Justice climatique et justice sociale vont de pair. Pendant les manifestations, quand nous crions : «Que voulons-nous ?» et la réponse est «Justice climatique !», nous voulons dire justice en général. Justice climatique signifie justice socio-économique, justice intergénérationnelle et justice entre le Nord et le Sud. C’était l’un des thèmes principaux de la marche du 27 septembre. Non seulement au Luxembourg, mais dans toute l’Europe, les mouvements de jeunesse collaborent avec des ONG, des syndicats et d’autres mouvements pour organiser des actions incroyables afin de faire pression sur les gouvernements pour un avenir meilleur.

Dethier: Il ne peut y avoir l’un sans l’autre ! Les dérèglements climatiques ont une cause : la course aux profits et la surexploitation de la planète.
Les plus grands pollueurs sont exonérés de tout effort environnemental et social : les principales causes du réchauffement climatique ne sont pas traitées, la casse des services publics et des commerces de proximité s’intensifie, les alternatives en matière de transport en commun ne sont pas développées… Il y a des milliers d’exemples proches ou loin de nous qui nous montrent que si ces sujets ne sont pas traités de front, le problème/les crises environnementales et sociales ne pourra/ont être résolu/es.
Par sa volonté de relocaliser l’économie, de proposer des alternatives accessibles à tous, de mettre la sobriété au cœur de ses actions et de mettre en avant les histoires positives qui en sont issues, le mouvement de la Transition s’inscrit dans cette transition globale dont nous avons besoin. Les luttes sociales et environnementales sont prises en compte de manière intégrée, en considérant leurs relations mutuelles.

Mirkes : Dans une des premières réunions de préparation du « Earth Strike », j’ai posé la questions aux jeunes si le mot « Climate Justice » faisait seulement référence à la justice vis-à-vis des générations futures ou bien vis-à-vis des gens qui vivent actuellement dans les autres parties du monde, surtout le Tiers-Monde. La réponse venait spontanément et était très claire : cela comprend les deux. Cette attitude se voit aussi dans les slogans et dans les communiqués et déclarations des jeunes à la presse. Elle inclut aussi la justice sociale ici et est très crédible. Donc pour une ONGD comme l’ASTM qui considère la crise climatique comme une attaque aux plus pauvres du monde et au développement, cette collaboration contribue à nos efforts pour atteindre notre objectif global.

Montagne: Le dernier rapport du GIEC sur l’utilisation des terres est clair à ce sujet. Les populations les plus précaires sont les premières impactées par le changement climatique. Un ami m’a fait cet été une remarque glaçante à cet égard. Nous parlions des décès liés à la multiplication des vagues de chaleurs, et je faisais remarquer que les personnes âgées allaient particulièrement souffrir de ces évolutions. « Non » a-t-il retorqué. « Seules les personnes âgées pauvres vont souffrir, les riches prendront des vacances dans des endroits plus frais et vivables ». Vu depuis un autre angle le précariat n’a pas les moyens de payer la transition écologique. Vouloir leur faire porter ce fardeau fera naître d’autres mouvements comme les gilets jaunes, la taxe carbone de Macron étant l’exemple type d’un financement injuste de la transition. Il faut donc absolument lier justice sociale et justice écologique dans nos luttes, je dirais même qu’il faut compléter ce binôme par une lutte pour la justice démocratique et une lutte contre toutes les formes de discriminations. En effet les effets dévastateurs du changement climatique seront intersectionnels et plus les facteurs discriminants seront combinés, plus la souffrance sera grande. Pour bâtir ce monde meilleur dont nous rêvons, il faut tenir compte de tous ces facteurs.

Quels sont les moteurs de la mobilisation citoyenne aujourd’hui ? Pourquoi se répand-elle ? Comment s’organise la mobilisation au sein des mouvements sociaux/citoyens ?

Barthel: Depuis le début des grèves pour le climat, les jeunes ont sensibilisé et mobilisé plus de gens dans les rues pour lutter contre la crise climatique que jamais auparavant.
Certains des jeunes de YFC ont travaillé tous les jours pendant l’été pour organiser les actions du mois de septembre. Beaucoup d’entre eux sacrifient beaucoup ou presque tout leur temps libre et leur famille et leurs amis pour faire progresser ce mouvement. Ce sont des adolescents qui ont dû grandir beaucoup trop vite parce qu’ils ont réalisé l’énorme menace à laquelle nous sommes confrontés. Je ne peux plus dire d’eux qu’ils sont des enfants parce qu’ils agissent et se comportent comme des adultes. Tout le mouvement est dirigé par ces gens, ils ont de l’énergie et de l’idéalisme et ils n’ont pas peur de sacrifier leur éducation, leur temps et leur vie comme ils l’ont connu jusqu’à présent pour combattre un système politique pour lequel le profit signifie plus que la vie.

Dethier: Nous arrivons au moment de saturation… Le système hégémonique en place ne convient plus, l’histoire qu’on nous raconte ne convainc plus. Dès lors, les gens sont prêts à se mobiliser. Des figures emblématiques montrent l’exemple (il n’y a pas que Greta, loin s’en faut) et pour ma part, je sais que j’ai envie de faire partie de ceux qui se bougent pour leur avenir, pas d’être parmi ceux qui regardent passer le train.
Les mobilisations de masse ont cela d’important que l’on y puise de la force, de l’énergie pour continuer, pour changer nos pratiques et celles de ceux qui nous représentent…
Pour notre association, voir autant de gens dans la rue pour la justice climatique c’est aussi une jolie reconnaissance, une indication que nous allons dans le bon sens !

Mirkes: De mon point de vue, le moteur principal des jeunes est la peur que les adultes soient en train de détruire le monde et leurs chances de survivre. Là, ils ont raison. Parfois, leurs attitudes m’apparaissent trop apocalyptiques et sans espoir, mais en même temps leur mouvement donne de l’espoir : à eux mais aussi à moi-même. Cela se répand parce que tout le monde se sent concerné. La nouvelle génération grandit avec l’internet et les médias dits «sociaux», et ainsi, les informations sur des catastrophes ou des études scientifiques peuvent se répandre très vite. Les études du GIEC jouent un rôle très important dans la mobilisation des jeunes et la plupart d’entre eux sont bien informés.

Montagne: Les moteurs viennent sans doute de l’observation de plus en plus claire que nous perdons le combat contre le réchauffement climatique. Les effets du réchauffement sont de plus en plus visibles et les gouvernements ne peuvent plus cacher notre état d’impréparation. Cela entraîne une colère et une volonté d’agir que les gouvernements ne savent pour l’instant pas transformer en actions ambitieuses. Notre société est aussi infiniment plus capable de s’auto-organiser et d’étendre ses actions grâce aux progrès d’internet et du multilinguisme, un nouveau peuple démocratique est en train de naître, ce n’est pas anodin. Les mouvements sont nés de personnes souvent déjà sensibilisées soit via des ONG, soit via des partis, soit parce que leur environnement social les avait déjà alertées sur cette menace. Le point commun est que toutes les personnes qui ont lancé le mouvement dans leur pays ou leur ville et à travers les frontières ont accepté de laisser leur identité partisane de côté et d’agir en tant qu’individu pour un mouvement plus grand.

Comment les personnes rejoignent-elles la mobilisation et comment les inciter à rester actives ?

Barthel: Les gens nous voient à travers les médias sociaux, entendent parler de nous dans les nouvelles ou lisent un dépliant ou une affiche. Les rencontres du mardi de Youth for Climate sont ouvertes à tous. Les gens viennent spontanément aux réunions ou par le biais d’un ami, puis ils voient rapidement comment ils peuvent aider et avec quoi ils peuvent participer et par quels moyens contribuer (graphisme, écriture, premiers secours, etc…). Nous n’avons pas besoin de les motiver pour rester actifs : les gens qui veulent rejoindre le mouvement connaissent la crise dans laquelle nous sommes et c’est une motivation suffisante pour eux.

Montagne: Les réseaux sociaux ont été un élément mobilisateur essentiel. Les relations sociales habituelles ont aussi joué, ainsi que les structures préexistantes citées ci-dessus (ONG, partis, associations etc…). Un pas reste à franchir néanmoins dans la sociologie des personnes mobilisées. Elles sont pour le moment essentiellement issues de la classe moyenne. Garder ces personnes actives a été l’un des premiers sujets de discussions, notre conclusion était qu’il fallait absolument une internationalisation rapide du mouvement, et la définition de but clairs. La demande de déclaration d’urgence climatique refusée par le gouvernement luxembourgeois en faisait partie. Ce n’était qu’une demande symbolique certes, mais ce symbole signifiait que le gouvernement accordait une légitimité aux demandes venues de la rue. Il faut à présent nous réorganiser avec l’évolution de la situation.

Quel est le rôle des organisations de la société civile dans cette vague de mobilisation ?

Dethier: Je le vois comme un travail conjoint. Les jeunes, en secouant la société luxembourgeoise, ont réussi ce que nous, organisations, peinons à faire: lancer le cri d’alerte qui touche, qui réveille. Nous avions le sentiment de ne plus toucher que les personnes déjà convaincues, d’opérer en vase clos. Cette bouffée d’oxygène sera-t-elle celle qui fera s’enflammer le brasier que la société civile organisée bâtit depuis des années à coup de campagne, de plaidoyer ? Je l’espère ! Et si pas ? Nous continuerons à veiller, à faire notre travail d’information, de sensibilisation et d’action. Nous continuerons à mettre en avant des personnes inspirantes, des manières d’être au monde qui, sans être radicales, sont guidées par cette nécessité de sobriété !

Mirkes: Ces mouvements se définissent comme européens, voire internationaux ; ceci détermine aussi leurs agendas. Ceci nous a causé au départ un problème, parce qu’en tant que Votum Klima nous analysons prioritairement la politique nationale (on s’était constitué pour influencer les partis dans les élections nationales, d’où le nom Votum Klima) et dans une certaine mesure la politique européenne étant donnée qu’elle influence les décisions dans les Etats membres. Donc, en ce qui concerne la politique nationale, Votum Klima est beaucoup mieux informé et dispose de plus de canaux d’influence.

Dans plusieurs pays, y compris au Luxembourg, les mouvements sociaux et les organisations de la société civile ont commencé à travailler ensemble. Où voyez-vous la complémentarité et les défis de l’alliance entre les organisations de la société civile et les mouvements sociaux ?

Barthel: Travailler ensemble avec différents mouvements et organisations, comme nous l’avons fait pour organiser la manifestation de 27 septembre, présente le grand avantage qu’ensemble nous pouvons toucher beaucoup plus de personnes que si nous agissons seuls. Différents mouvements s’adressent à différentes générations de différentes manières et nous sommes donc en mesure de mobiliser un maximum de personnes.
Bien sûr, il n’y a pas que des avantages, une alliance avec un grand nombre d’organisations différentes comporte également des difficultés, parce qu’il y a beaucoup plus de gens dans les discussions et donc beaucoup de points de vue différents.
Mais nous aspirons à une société dans laquelle nous pouvons identifier les problèmes et les résoudre ensemble sans laisser quelqu’un derrière nous, donc je dirais que la collaboration a des avantages et qu’elle est absolument nécessaire sur notre chemin vers un avenir meilleur.

Montagne: Un peu partout l’émergence de ce mouvement social a bousculé le paysage militant autour de la cause climatique, suscitant de nombreuses frustrations et incompréhensions. Le Luxembourg n’a pas échappé à cette règle. Les mouvements Rise For Climate, puis Youth for Climate, puis Extinction Rebellion ont ouvert un nouvel espace politique qui a décalé la fenêtre de la radicalité sur laquelle se trouvait, il y a encore un an, la plupart des ONG. Celles-ci sont de fait devenues des organisations plus modérées, plus acceptables car déjà partie intégrante du paysage politique. Alors que l’automne 2019 s’installe, ces deux nouvelles ailes (citoyenne et institutionnelle) ont trouvé les chemins de la coopération et c’est une excellente nouvelle. En effet les ONG avec leur longue expérience, leur réseau et leurs moyens financiers et humains disposent d’atouts dont les mouvements spontanés ne disposent pas. L’apparition d’une aile plus radicale sur leur gauche leur donne une nouvelle respectabilité auprès des organes de pouvoir et il convient d’en jouer pour pousser des mesures plus ambitieuses que jamais.

Dethier: C’est le signal fort que climat et justice sociale vont de pairs et que nous ne sommes pas les seuls à le voir comme ça. Les mobilisations sociales donnent la voix au peuple. Il y a cette notion de démocratie dans les manifestations, de prise de parole. Afin de s’organiser, il devient nécessaire de créer du collectif, un espace où communiquer. (Cela passe par rejoindre ou créer une organisation avec un fonctionnement propre au message porté.) Le fait que les mouvements sociaux et les organisations se rejoignent témoigne de cette rencontre de la démocratie. D’un lieu où action et réflexion se rejoignent, dans le collectif.. Le défi réside dans le fait de ne pas retomber dans le même modèle hiérarchique et descendant. Car nous commençons seulement les expérimentations en «co-construction».

Mirkes: Votum Klima est surtout une organisation de plaidoyer et de sensibilisation du public. Les jeunes, quant à eux, maîtrisent mieux la mobilisation dans la rue et l’organisation d’actions spectaculaires. Ils ont le charme de l’innocence et de la crédibilité parce que ce qu’ils disent est vrai et sans compromis, ce que beaucoup d’adultes ont dû faire dans leurs vies. Ils profitent également du fait que de nombreux parents ont beaucoup de scrupules à discréditer des enfants. Ces différents points de départ créent la complémentarité. Les défis de l’alliance entre les organisations de la société civile et des mouvements sociaux viendront si les jeunes ne voient pas de résultats et se radicalisent trop ou perdent l’espoir et se retirent dans l’individualisme.

Quel est d’après-vous l’avenir de ces mobilisations ? Permettront-elles d’aboutir à un changement ? Serait-il possible de les maintenir en vie à moyen voire à long terme ?

Barthel: J’espère que nous n’aurons pas à maintenir de tels mouvements en vie longtemps. N’oublions pas qu’il s’agit d’enfants qui sacrifient leur éducation et leur temps libre pour demander au gouvernement d’agir, cela ne doit pas être «à long terme», cela ne doit pas être «normal», et cela ne doit pas être ce que nous espérons.
Tout le monde devrait rejoindre et aider les activistes pour que la société n’ait pas besoin de mouvements pour la justice climatique. Le gouvernement devrait prendre des mesures adéquates dès maintenant.

Dethier : D’une part, je pense que tant que de vrais changements ne seront pas mis en place par notre gouvernement, la rue restera un moyen de rendre/continuera à rendre visible le combat. Nous n’attendons plus de demi-mesures et je reste stupéfaite qu’une partie de l’élite qui nous gouverne ne l’ait pas encore compris. Quand un premier ministre répond à la question «comment luttez-vous contre la crise climatique que nous traversons ?» par une anecdote de sa pratique individuelle, je me dis que nous avons encore de longues et nombreuses marches climatiques devant nous.
D’autre part, je pense que nous avons la maturité d’aller plus loin. L’Assemblée climatique du samedi 19 octobre est l’une des formes que ce plus loin peut prendre. En décidant de nous rassembler, non plus pour dénoncer, mais pour construire ensemble des alternatives, pour poser nos demandes et écrire nos revendications, nous passons à l’étape suivante. Et ce, tout en respectant les principes de « bottom up », de collaboration et de leadership partagé que nous, mouvement de la transition, souhaitons voir mis en œuvre.

Mirkes: Personne ne connaît l’avenir, personne n’a pu prévoir la chute du mur de Berlin. Votum Klima a l’avantage de savoir que les moulins de la politique tournent lentement. Par exemple, il a fallu sept années de plaidoyer et d’actions publiques à l’ASTM et à l’Alliance pour le Climat pour que la convention 169 de l’OIT soit ratifiée par le Luxembourg. Nous avons donc une certaine expérience, patience et persévérance. Les jeunes disent : nous n’avons plus de temps. Là, il faut rester en contact permanent avec les jeunes pour apprendre les uns des autres. Que leur mouvement gagne de persévérance et que nous perdions de patience !

Montagne: Ce mouvement peut être la base de la plus vaste et plus magnifique révolution que le monde ait jamais vu. Un changement a déjà eu lieu dans la mesure où l’écologie a enfin conquis la centralité politique qu’elle méritait, mais les mesures concrètes à la hauteur des enjeux manquent encore. Le changement de système dont nous avons besoin est intrinsèquement lié à notre capacité à faire grandir ce mouvement. Pour ce faire un certains nombres de points doivent être abordés.
1) Il nous faut un plan, une vision commune depuis le municipal vers le national et l’européen. L’organisation d’assemblées populaires dès le mois d’octobre est un jalon essentiel pour transformer une lutte contre quelque chose vers une lutte pour quelque chose.
2) Il faudra se donner les moyens de faire parvenir nos idées jusqu’au cœur du pouvoir. Cela implique deux chemins différents, soit nous joignons à terme nos forces avec des représentants politiques en vue d’une réforme radicale en jouant avec les règles du système actuel, soit nous démarrons un processus entièrement révolutionnaire pour nous approprier le pouvoir et mettre en place notre vision. Que ce soit l’un ou l’autre, le mouvement climat sera bientôt face à des choix stratégiques déterminants auquel il faudra répondre de manière profondément démocratique.