Danielle Bruck – Imaginez un monde où l’aide destinée aux plus démunis se transforme en opportunité d’affaires pour les grandes entreprises. Ce scénario, loin d’être une fiction dystopique, devient une réalité de plus en plus tangible. L’implication croissante du secteur privé dans l’aide publique au développement (APD) soulève de sérieuses inquiétudes. Elle ne doit en aucun cas se faire au détriment du rôle des organisations de la société civile, directement au service d’un développement durable et incluant les populations vulnérables.

Les gouvernements, confrontés à des contraintes budgétaires, voient dans le secteur privé une solution miracle. On nous vante ses capacités d’investissement et son efficacité supposée. Mais ces promesses alléchantes recouvrent une réalité bien moins reluisante. Derrière des termes comme « mobilisation des ressources privées », « financements mixtes », « partenariats publics-privés » et « investissement à impact social » se cache une réalité plus complexe, où les intérêts commerciaux s’entremêlent aux objectifs de développement, créant ainsi une confusion sur les priorités réelles de l’APD. Selon le réseau européen CONCORD, les mécanismes favorisant l’intégration du secteur privé dans l’APD réduisent (…)

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